Centre d'Art Silkeborg BAD DK et Imagiques Langon - 2002

"EAUX"

 

 

« Imagiques » Langon, France


Présentée au Centre culturel des Carmes de Langon, l’exposition "Eaux" de Martine Mougin combine trois séries photographiques. Elles ont toutes en commun le thème de l’eau, thème récurrent cher à l’artiste, au sein duquel s’entrecroisent les sujets de l’environnement, du voyage, de la rencontre ("La Forêt aux Ours" West Point NY) et du corps.

Dans la série "Fragments d’eaux", Martine Mougin explore l’eau et sa sensation sur le corps, ce qu’elle évoque, ce que l’on ressent, ce qu’elle pourrait être, ce qu’elle pourrait devenir. De l’eau limpide purifiante à l’eau croupie, de l’eau qui s’écoule à l’eau stagnante, de l’eau des glaces à celles du Niger…

Élément liquide que l’on retrouve également dans la série sur les salles de bains et plus particulièrement celles de New York. Un univers luxueux, caractérisé par le détail, créant "l’atmosphère" d’un espace froid mais confortable où le corps peut aisément se dénuder ("Salle de bains" New York). Dans cet espace reconquis, l’artiste prête alors les fragments du corps, à des jeux de mises en scène.

Le travail de Martine Mougin fait partie de nombreuses collections, notamment celle du Musée de Braga (Portugal), de la Maison Européenne de la Photographie et du Fond National d’Art Contemporain.


" EAUX "


Indéniable plastique. Ne nous fions pas cependant aux apparences. Surface et gouffre.

Que le sujet traité soit l'eau ou bien les meules , au - delà du regard s'opère une traversée du miroir.

Luxueuses contemplations qui maintiennent ou laissent déambuler nos pensées et nos rêves,

les photographies de Martine Mougin envahissent nos tréfonds dans une alchimie de l'inconscient. La vie et la mort l' ici et l'ailleurs se chevauchent simultanément.

Dans ces liquidités, qui vagabondent ou qui stagnent, doit-on y lire une ébauche de ce biblique partage des eaux au 2e jour de la création, celles qui seraient supérieures, célestes et celles qui seraient inférieures, infernales ? Tout le mystère de Martine Mougin est là.

Ébauché dès les Meules pour se poursuivre dans des œuvres telle la grotte des Buttes Chaumont, le travail de Martine Mougin sonde les forces occultes et souterraines, sous une apparente tranquillité. Scénario de l'épouvante, d'autant plus impressionnant et pervers qu'il se revêt d'une absolue plasticité.

Feu et Vertige, en deux clichés, deux étapes de l'émotion vers quels abîmes d'un lac apparemment placide, nous mène ce " rendez-vous " ?

Dans le sublime "Toi et Moi "le dialogue entrepris est bestial, il met en présences deux forces apparemment égales, a mort et la vie, dans le cycle infernal de la disparition pour une diabolique renaissance.

Et c'est là que le travail des salles de bains prend tout son sens. Les eaux de la purification vont obligatoirement se troubler, s'obscurcir, se salir ? certainement se nourrir de milliers de particules qui seront drainées et écoulées au loin."La Nuit Américaine " viendra statuer de ce langage éternel. Un pépiement ondulatoire de pépites en vibrations.

Portons -nous en nous indéfiniment notre histoire ? et le pied tout comme la jambe dans un érotisme de l'impalpable souligne-il le mystère du Christ ayant marché sur les eaux ?

 

Sylvie Reymond-Lépine

 

Conservateur à La Ville de Paris, Collabore à la Revue Passage d'encres, et au journal King Gong

 


Textes Martine Mougin

 

" F R A G M E N T S   D' E A U X "


L’EAU ET LA SENSATION SUR LE CORPS, ce qu’elle évoque, ce que l’on ressent, ce qu’elle pourrait - être, ce qu’elle pourrait devenir.

De l’eau limpide purifiant à l’eau croupie.

De l’eau, qui s’écoule à l’eau stagnante.

De l’eau des glaces à celles du Niger…


La rivière est sans retour.

 

" S A L L E S  D E  B A I N S " New York 


Les Salles de Bains conçues par les constructeurs des années trente à New York, font partie d’un ensemble caractérisé par le détail et le raffinement : murs et sols carrelés, miroirs, robinetteries, accessoires chromés et rutilants, créant « l’atmosphère » d’un espace froid mais confortable où le corps peut aisément se dénuder.

Les salles de bains à New York, plus précisément celles du London Terrasses (Chelsea) deviennent des lieux d’investissements, où les fragments corporels, prennent possession de l’espace à gérer : pieds, jambes, bras, mains…et s’intègrent dans les décors, effets de miroirs, récepteurs de mises en scènes.



" L A  F O R Ê T   A U X   O U R S "  West Point, NY  


Univers de West Point où sillonnent les militaires

Nature grandiose conjuguée aux saisons, celle précisément d’un lac, lieu de rendez-vous aux abords d’une route…

 










 











 





 

 



 













 





 

 

 

 

 





Sources : Aucune



 

 

EAUX

Exposition Centre culturel , « IMAGIQUE » Langon

 

 

 

 

Indéniable plastique. Ne nous fions pas cependant aux apparences. Surface et gouffre.

Que le sujet traité soit l'eau ou bien les meules , au - delà du regard s'opère une traversée du miroir.

Luxueuses contemplations qui maintiennent ou laissent déambuler nos pensées et nos rêves, les photographies de Martine Mougin envahissent nos tréfonds dans une alchimie de l'inconscient. La vie et la mort l' ici et l'ailleurs se chevauchent simultanément.

Dans ces liquidités, qui vagabondent ou qui stagnent, doit-on y lire une ébauche de ce biblique partage des eaux au 2e jour de la création, celles qui seraient supérieures, célestes et celles qui seraient inférieures, infernales ? Tout le mystère de Martine Mougin est là.

Ébauché dès les Meules pour se poursuivre dans des œuvres telle la grotte des Buttes Chaumont, le travail de Martine Mougin sonde les forces occultes et souterraines, sous une apparente tranquillité. Scénario de l'épouvante, d'autant plus impressionnant et pervers qu'il se revêt d'une absolue plasticité.

Feu et Vertige, en deux clichés, deux étapes de l'émotion vers quels abîmes d'un lac apparemment placide, nous mène ce " rendez-vous " ?

Dans le sublime "Toi et Moi "le dialogue entrepris est bestial, il met en présences deux forces apparemment égales, la mort et la vie, dans le cycle infernal de la disparition pour une diabolique renaissance.

Et c'est là que le travail des salles de bains prend tout son sens. Les eaux de la purification vont obligatoirement se troubler, s'obscurcir, se salir ? certainement se nourrir de milliers de particules qui seront drainées et écoulées au loin."La Nuit Américaine " viendra statuer de ce langage éternel. Un pépiement ondulatoire de pépites en vibrations.

Portons -nous en nous indéfiniment notre histoire ? et le pied tout comme la jambe dans un érotisme de l'impalpable souligne-il le mystère du Christ ayant marché sur les eaux ?

 

Sylvie Reymond-Lépine

Conservateur à La Ville de Paris, Collabore à la Revue Passage d'encres, et au journal King Gong

 

 

 

 

 




Sources : Bord de mer.doc



Silkeborg-Bad "Water Play"

 

 

Water Play Watershed

Martine Mougin has created a series of colour photographs, Bath Play, that use opposed photographs, Bath Play, that use opposed expressions to problematise our imagination of the clean water in connection with basthing and hygiene in relation to water in nature.Particularly polluted water that is transformed into a murky, foul-smelling substance of nourishment for algae and trees.

She shows us the bathroom and the body in a fragmentary self-staging that leaves only feet and hands visible in a displacement of perspectives. Body parts float without blood in the water rooms on equal terms with taps and fixtures.

«  The amputations » occur when the photographer uses herself as an object in the composition of the picture. This makers them suggest a lack of coherence or general clarity of vision, and the

cleanness in the lifeless bathing rooms are also countered by close-ups of turgid algea clusters and luhly moist landscapes.

Elsewhere, the shadow of the photographer staggers on the edge of a crystal clear, chlorine-blue swimming pool, and next to this she focuses on a brightly lit and murky green soup of duckweed.

 

Martine Mougin's photographs are contemplative over water and its connection to the human body and nature.

 

Kunstcentret Silkeborg Bad 2002

extrait catalog

 




Sources : Aucune